ROMA A MANO ARMATA (Brigade
Spéciale)
Réalisation : Umberto Lenzi
Casting : Maurizio Merli, Tomas Milian, Maria Rosaria Omaggio, Ivan Rassimov, Arthur Kennedy
Année : 1976
Section Thriller
Pas de grandes surprises donc dans un scénario que Dardano Sacchetti se vantera longtemps d’avoir écrit en nuit (à l’aide de 2 bouteilles de Vodka !). Là est le hic. Contrairement à un Milano Odia très linéaire et bénéficiant d’un véritable fil conducteur pendant 1h30, Roma a Mano Armata donne souvent l’impression de n’être qu’une succession de mini scènes illustrant l’action d’un Merli dans des interventions sans véritable lien entre elles.
Du secours à une femme agressée sur la route à l’arrestation
de violeurs en passant par la poursuite d’un dealer, tout y passe un peu à la
façon d’un Belmondo dans le Marginal avec en toile de fonds la poursuite du
gobbo, gangster bossu interprété par Tomas Milian en plein délire.
Avertissement aux fans, le roi du free style ne tient qu’un
rôle mineur dans le film n’apparaissant que partiellement au cours du film pour
ne prendre de véritable importance que dans les 20 dernières minutes.
Passée cette légère déception causée par un manque de
travail dans l’écriture, il faut reconnaître que le film envoie du lourd grâce
notamment à un Maurizio Merli qui écrabouille l’écran à coup de charisme et
paraît totalement investi par son personnage auquel d’ailleurs l’acteur croyait
fermement et qui lui permettait de défendre certaines de ses convictions
personnelles. L’acteur avouera d’ailleurs avoir pleuré après une projection en
Italie au cours de laquelle les spectateurs avaient pris partie pour Milian et
s’étaient mis à siffler les apparitions à l’écran de Merli, anecdote rapportée
par Sacchetti dans le commentaire audio de l’édition Neo.
Basé sur un schéma inverse à celui de Milano Odia qui permettait notamment la montée en puissance de la
colère d’Henry Silva, Roma a Mano Armata
annonce clairement la couleur dès les premières scènes où Merli est tout de
suite confronté au laxisme de
Lenzi a néanmoins su habiller habilement son film en intégrant des personnages assez riches comme Maria Rosaria Omaggio dans le rôle de la compagne de Merli et juge pour mineur qui entre en contradiction avec ses convictions. Même agressée, cette dernière continuera toutefois à défendre sa vision idéaliste des choses.
À noter également la présence de l’excellent Ivan Rassimov en infâme dealer et celle de Maria Rosaria Riuzzi en fille violée.
Le film marquera un tournant chez Lenzi qui s’orientera
ensuite vers le Poliziottescho à tendance comédie dont les propos deviendront
beaucoup plus légers, l’objectif étant alors plus de filmer un Tomas Milian en
roue libre que de dénoncer un travers quelconque de la société.
Le film est envouté par la musique géniale de Franco Micalizzi et bénéficie d’un traitement, comme d’habitude, remarquable dans l’édition de Neo Publishing. Au commentaire audio déjà cité, s’ajoute également une interview de Sacchetti qui ne nous apprend pas grand-chose par rapport à son intervention précédente mais livre quand même quelques anecdotes intéressantes.