MILANO ODIA, la polizia non può sparare (La Rançon de la Peur)
Réalisation : Umberto Lenzi
Casting : Tomas Milian, Henry Silva, Anita Strindberg, Laura Belli, Ray Lovelock, Rosita Torosh, Annie Carol Edel
Année : 1974
Section Thriller
Contexte italien et accusation fasciste
Milano Odia entre dans la catégorie des Poliziotteschi, polars italiens des années 70 qui restituent le contexte de l’époque avec une Italie pourrie par le grand banditisme et le terrorisme. Si le film apparaît supérieur aux autres fleurons du genre (Roma a mano armata, Milano Rovente, Napoli Violenta,…), reconnaissons quand même que nous ne sommes pas en présence d’un chef d’ouvre ayant changé l’histoire du cinéma d’exploitation.
Réalisé correctement par Umberto Lenzi, Milano Odia bénéficie
surtout d’un scénario d’Ernesto Gastaldi bien torché qui n’hésite pas à charger
la barque avec exécution d’otage, massacre familial avec bambin, et pour finir application
d’une justice sauvage par Henry Silva, flic écoeuré par le laxisme de
Construit autour du face à face Milian – Silva, qui ne se croiseront d’ailleurs que 2 fois dans le film, Milano Odia fait preuve d’une construction classique mettant en évidence les caractères diamétralement opposés des deux hommes. L’un, Tomas Milian, en roue libre comme truand fou prêt à tout pour l’argent ; l’autre, interprété par l’excellent Henry Silva et dont le rôle sera repris ensuite par Maurizio Merli, en flic intègre, posé et qui assiste impuissant aux méfaits commis par le premier.
Contrairement aux polars du même genre, Gastaldi ne surcharge pas inutilement le scénario d’histoires parallèles sans intérêt, permettant du même coup un déroulé assez linéaire et qui donne une montée en puissance jouissive au film.
Le personnage interprété par Milian est également plus fouillé avec une personnalité multiple. Gastaldi insiste d’ailleurs sur ses rapports dominants avec les femmes avec un coté attachant avec Anita Strindberg, qui sera finalement la seule à le respecter, et meurtrier avec les autres.
Henry Silva apporte également un aspect plus ambigu et plus
fin à son rôle que Maurizio Merli, en raison sans doute de la personnalité des
deux acteurs, Merli ne supportant pas de jouer un personnage conflictuel.
Habitué aux rôles de crapules, Silva est ici impeccable dans sa position de
flic à la remorque des événements et ne tombe jamais dans l’excès ou la
caricature.
En résumé, un bon polar qui ne dérive jamais vers la comédie (travers habituel du genre) particulièrement violent et porté par une distribution en acier qui fait toute la différence.
Casting de rêve
Réunir Milian et Silva était déjà une riche idée, mais y associer la plus belle distribution féminine de l’histoire du bis disposant, qui plus est, de vrais rôles décisifs dans le déroulé de l’histoire, cela relève du génie.
La première à entrer en scène,
Anita Strindberg sera l’élément déclencheur de la trame
amenant par hasard Milian à croiser la route de Laura Belli, la future
kidnappée et deuxième beauté du film. Moins efficace que Strindberg dans son
jeu, Laura Belli se contentera de jouer la fille apeurée nous gratifiant en
permanence de son regard plaintif. Elle est néanmoins pardonnée au vu de son
rôle relativement ingrat.
Place maintenant au summum, une scène réunissant Laura Belli
et deux des plus femmes du cinéma de genre :
Scène mythique de par sa violence, elle l’est également (surtout !) par la réunion de 2 stars de ce site réunies pour la seule et unique fois de leur carrière. Lenzi et Gastaldi, qui ont parfaitement compris le potentiel des deux actrices, apportent une dimension sexuelle à l’affaire, nos deux beautés finiront attachés à un plafonnier seins nus pour être abattues sauvagement par Milian. Rosita Torosh, dans son calvaire, aura auparavant eu le temps de voir sa petite fille abattue à la mitrailleuse dans une scène rare, le meurtre d’un enfant étant encore peu abordé au cinéma.
Avant un découpage précis de la scène, ouvrons une parenthèse pour jeter l’opprobre sur tous les réalisateurs qui n’ont pas su exploité une Rosita Torosh extraordinaire.
Si Annie Carol Edel sera magnifiée grâce à Joe D’Amato dans Emanuelle e françoise, le sorelline, Rosita Torosh restera toujours en filigrane alors que sa présence a électrisé toutes les scènes auxquelles elle a participé (confère l’Oiseau au plumage de cristal d’Argento). Alors qu’elle dispose d’un potentiel dramatique énorme, notre sirène restera essentiellement utilisée pour sa poitrine qui est, par ailleurs et sans conteste, la plus belle du cinéma d'exploitation (la preuve en est apportée dans le découpage).
Découpage de scène
![]() |
![]() |
|
Moment important : Annie Carol Edel et Rosita Torosh réunies pour la seule fois de leur carrière | ||
![]() |
![]() |
|
La bellissime Rosita Torosh et Laura Belli | ||
![]() |
![]() |
|
Toute la scène est filmée en alternance grand champ et plans serrés | ||
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
2éme phase de la scène : la famille est attachée au lustre | ||
![]() |
![]() |
|
Toujours, l'alternance plans serrés et larges : la marque de fabrique Italienne | ||
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
Instant clé : la mort de l'enfant symbolisée par la chute de l'ourson | ||
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
Editions DVD Magnifique édition française proposée par Neo Publishing. Comme d’habitude devrait-on dire, Neo charge son DVD de bonus plus intéressants les uns que les autres, dont un commentaire excellent avec Federico Caddeo en meneur. Le travail technique réalisé est également de bonne facture pour un film qui a plus de 30 ans, il permet également de mettre en valeur la musique d’Ennio Morricone et le jeu de couleurs toujours important chez Lenzi.
Pour les curieux, l’édition zone 1 est également
remarquable et surtout totalement complémentaire de la nôtre avec commentaires
audio et interviews de protagonistes différents, le genre des poliziotteschi
très populaire aux Etats-Unis y a d’ailleurs souvent bénéficié d’éditions
remarquables.
|
||
Pour en savoir plus : Accès aux sections spéciales ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Umberto Lenzi Henry Silva Anita Strindberg Laura Belli Rosita Torosh Annie Carol Edel Accès Menu
Sexploitation Giallo Horreur Thriller Hollywood Night Actrices Réalisateurs Dossiers Spéciaux Extras Matchs de stars Playmates et Stars |