![]() Gene Davis et Charles Bronson ![]() ![]() ![]() Lisa Eilbacher ![]() ![]() Andrew Stevens ![]() ![]() ![]() |
Excellent thriller qui lorgne sur la sexploitation, Ten to Midnight, marque le recyclage de Bronson en flic après sa période justice sauvage dans Death Wish. Levons tout malentendu, en dépit d’un titre français minable qui visait à racoler les fans d’un Bronson nettoyant New York au karcher, Ten to Midnight est un véritable thriller avec la traque d’un maniaque sexuel et accessoirement serial killer, par un Bronson qui commençait à jouer les flics désabusés face à une justice laxiste.
Carton dans tous les vidéoclubs français de l’époque et réalisé
par un Jack L.Thompson à qui il restait encore un peu de gnac, le film reprend
tous les chemins obligatoires du genre : un tandem de flic que tout oppose,
un conflit parental entre le père et la fille avec en filigrane une morale puritaine
à couper au couteau, un maniaque qui profite des règles administratives pour
rester en liberté, bref du classique bien bétonné dans lequel on plonge avec
plaisir.
Jack Lee Thompson se permet même une petite conclusion en forme interrogative qui taraudera longtemps les fans : Bronson est il ou non arrêté après son shoot final ? La touche années 80 qui envahit le film présente un double
avantage. D’une part, on admire les costards cintrés des gars, les brushing à D’autre part, on se rend compte que derrière cette atmosphère kitsch à souhait, les films de genre étaient autrement plus gonflés et sauvages que les pseudo thrillers chocs qui polluent depuis 10 ans les écrans. On est ici plus proche de l’ambiance Hollywood Night d’un épisode du Voyageur que de celle d’un Bone Collector. Ici on n’hésite pas à courir à poil en plein Los Angeles pour éventrer une poulette également désapée, on mate des couples en pleine action avant de les défourailler au couteau, les infirmières déambulent toute nues dans leurs chambres collectives, rien que des trucs qu’on faisait que dans les années 80 ! Plus sérieusement, le film souligne le courage des productions de l’époque qui n’hésitaient pas à charger la barque et foncer dans le cocktail sexe – violence, chose inconcevable aujourd’hui. Un Ten to Midnight ne trouverait certainement plus les financements nécessaires et resterait cantonné dans une sortie direct to video anonyme avec acteurs improbables. Un film bien rafraichissant dans un contexte actuel où les ayatollah français du cinéma nous imposent leur pléthorique production de premiers films qui emmerdent tout le monde mais permettent d’entretenir le bataillon de parasites qui gravite autour du secteur.Mais soyons objectifs et les Etats-Unis ont également leurs défauts. On retrouve ainsi le double langage habituel de Jack L.Thompson qui en bon puritain d’outre atlantique dénonce les effets du sexe à outrance mais en profite pour montrer un maximum de personnes à poil. Le discours apparaît bien également moralisateur puisque toute personne se laissant aller à avoir des relations sexuelles finit massacrée ; à l’inverse, Lisa Eilbacher, coincée jusqu’à la trogne et refusant tout engagement trop rapide, sera elle épargnée. À voir, comme tout Bronson, en VF dont la qualité s’avère nettement supérieure à l’original et au rayon des bizarreries, notons l’apparition de Jane Manson dans un rôle de prostituée avec plan nichons à la clé.En conclusion, un excellent thriller, sans temps mort, à voir d’urgence pour les infâmes voyeurs que nous sommes tous. Rien de nouveau sous le soleil de MGM : leurs
éditions zone 1 et 2 sont de véritables bouses qui mériteraient de leur être
jetées à
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Edition Zone1
et Zone 2
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