Réalisateur : Andrea Bianchi
Casting :
Mariangela Giordano, Katell Laennec, Patrizia Webley
Année :
1979
Section Sexploitation
![]() Katell Laennec ![]() Katell Laennec et Mariangela Giordano ![]() ![]() ![]() ![]() Patrizia Webley ![]() |
Nombreux sont les films précédés d’une réputation tellement forte voire exagérée qu’ils en génèrent une déception à la hauteur des attentes suscitées. Autant le dire tout de suite, Malabimba n’entre pas dans cette catégorie bien au contraire. Tout ce qui a pu circuler à son égard et tout le scandale généré par de soi-disantes scènes particulièrement salées est vrai et le film tient à cet égard toutes ses promesses. Sorte d’Exorciste version hard, Malabimba (littéralement l’enfant du mal) retrace l’histoire d’une jeune fille possédée par un démon lequel générera en elle des pulsions sexuelles et violentes qui s’exerceront au sein de sa propre famille, déjà soumise à une vie sexuelle quelque peu perturbée. La trame classique mais efficace permet à un expert du
genre, Andrea Bianchi (Nude per
l’Assassino, Burial Ground), de
donner libre cours à tous les fantasmes afférents à Si Bianchi ne fait pas preuve d’une imagination spécialement débridée dans la mise en scène, il compense par une audace totale dans la perversité et donne ainsi au film un cachet particulier pour ne pas dire unique dans sa catégorie. Rarement, il nous aura été donné l’occasion de voir un tel déferlement à l’écran donnant à Malabimba ses lettres d’or en terme d’Eurosleaze. Est-il vraiment utile de dire que le film ne vaut que pour cela, l’histoire ne servant qu’à des fins d’enrobage. A noter néanmoins le ton particulièrement sombre du film décrivant des personnages dévorés par le pêché et une scène finale en ligne avec le jusqu’au boutisme observé jusqu’alors. La distribution d’un tel film prend en toute logique une importance particulière et doit s’élever à la hauteur de la démesure décrite. Sur ce point également, la réussite est flagrante avec en premier lieu l’étonnante Katell Laennec. Jeune fille dont ce sera le seul et unique rôle (on comprend néanmoins qu’elle en soit ressortie perturbée), elle porte une grande partie du film sur ses épaules et s’en sort remarquablement pour une actrice sans aucune expérience. A la tête d’un personnage dont on lui souhaite qu’il ne lui ait pas été naturel d’en jouer le rôle, Katell Laennec est impressionnante dans sa schizophrénie tantôt innocente, tantôt d’une perversité extrême. Elle fait preuve également d’un courage assez incroyable acceptant de tourner ses scènes parfois à la limite du X et parvient même à rendre le spectateur mal à l’aise devant un tel déferlement de sexualité déviante de la part de cette adolescente. Sa composition tient une part majeure dans la réussite du film même si on peut lui reprocher un coté androgyne étonnant pour le rôle mais qui renforce le caractère trouble du personnage. L’autre caractère principal est joué par Mariangela Giordano dont la maturité compense parfaitement le coté juvénile de Laennec. Bianchi joue ainsi très bien sur le contraste entre les deux personnages tant dans leur personnalité que dans leur cheminement. Dans un registre pus classique, Mariangela Giordano remplit parfaitement sa tâche et parvient à rendre assez sensuelle son personnage de nonne dévouée et à la sexualité refoulée. Le reste de la distribution n’a que peu d’importance tant dans l’histoire que dans la qualité de son interprétation. Ne sort du lot que Patrizia Webley, non pour son talent (l’actrice étant d’une nullité abyssale) mais pour ses innombrables scènes de cul où, là aussi, il faut reconnaître à l’actrice le fait d’avoir payé de sa personne. En somme, un classique de la sexploitation qui ne respecte aucun code actuel et enfonce tous les tabous à coup de marteau. A réserver quand même à un public des plus avertis. Après des années d’attente, Severin Films a exaucé un des vœux les plus chers des amateurs du bis avec une édition superbe. Le DVD propose la version intégrale du film avec ses inserts X, des scènes coupées et des interviews dont une de Mariangela Giordano. Une édition indispensable dans un écrin à la hauteur de ce film hors norme. Une pièce à possèder. |