Emanuelle e gli ultimi cannibali

Réalisateur : Joe d’Amato

Casting : Laura Gemser, Monica Zanchi, Gabriele Tinti, Donald O’Brien, Susan Scott

Année : 1977

 

Section Sexploitation


     



Laura Gemser


Monica Zanchi


Laura Gemser et Gabriele Tinti


Donald O'Brien


Susan Scott


Laura Gemser et Monica Zanchi






Si Joe d’Amato possède des qualités indéniables (et plusieurs fois vantées sur ce site), le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas à travers cet Emanuelle et les derniers cannibales qu’elles sautent aux yeux du spectateur non averti. Un néophyte découvrant l’œuvre du rusé italien à travers ce film aurait même le droit de le considérer comme un incompétent notoire doublé d’un escroc intellectuel.

La pellicule qui nous intéresse ici est en effet la conséquence lamentable de la stratégie suivie et assumée par d’Amato à cette époque : celle de dépoiler la totalité de sa distribution (et ce en dépit du moindre bon sens cinématographique) tout en optimisant au maximum les coûts de revient d’un telle entreprise.

A partir de 1976, D’amato enchaîne alors parfois 3 ou 4 films par an (il tapera même le score délirant de 9 réalisations en 1980 !) exploitant des filons tournant la plupart du temps autour d’une actrice en vogue et, surtout, peu farouche et d’un décor paradisiaque dont les frais de déplacement étaient rentabilisés par le nombre de métrages qui en étaient tirés.

Ces derniers cannibales entrent pleinement dans le concept, d’Amato venant de découvrir Laura Gemser tente alors de maximiser le concept d’une Black Emanuelle (en réalité plutôt métisse) qui aura cette fois les honneurs de découvrir les affres de la jungle amazonienne la plus perdue et infestée de terribles peuplades cannibales.

Film qui semble plus résulter d’une promotion spéciale en cas de séjour prolongé à l’hôtel de la production que d’une vraie réflexion, les Derniers Cannibales vont alors tenter le challenge improbable de présenter un maximum de scènes porno soft autour d’un scénario qui ne s’y prête pourtant pas vraiment. Dès lors, au détriment de toute cohérence scénaristique et de toute crédibilité, l’objectif affiché par d’Amato sera de ne jamais avoir plus de 5 minutes à l’écran sans gros plan sur l’entrecuisse savamment exposée d’une actrice.

Utilisant tous les stratagèmes les plus éculés (de la profusion de stock-shots au flash back douteux), d’Amato essaie tant bien mal (et plutôt mal d’ailleurs) d’aboutir à une situation justifiant une copulation quelconque. En vrac, on assistera vaguement étonnés à l’interrogatoire d’une patiente à l’aide d’un doigt bien introduit et l’on constatera avec émerveillement que les diamants possèdent la vertu d’un viagra à effet immédiat.

S’autorisant toutes les audaces visuelles sur ces plans, d’amato comble le reste du métrage par une visite touristique de Manhattan (pratique pour meubler les 30 premières minutes) et des images de crocodiles probablement récupérées d’un documentaire d’époque mais toujours utiles pour imager la dangerosité d’un lieu imaginaire.

Se souvenant brusquement après 1 heure qu’il est censé évoquer le thème du cannibalisme, d’amato torche alors rapidement quelques scènes gores destinées à respecter le contrat qu’il a signé et se permet même une éviscération par le vagin histoire de montrer qu’il n’a pas perdu son audace légendaire pour autant.

Donnant l’impression d’avoir été torché et bâclé en moins d’une semaine, Emanuelle et les derniers cannibales n’en demeure pas moins un agréable divertissement pour qui souhaiterait se rincer l’œil au vu de l’anatomie agréable et poilue de Monica Zanchi, Susan Scott et donc Laura Gemser. Pour l’anecdote, on notera (pour les plus yeux les plus aguerris) la présence de la jolie Dirce Funari. Niveau masculin, Gabriele Tinti assure le minimum à savoir culbuter de l’actrice et exhiber une tête d’ancien légionnaire d’autant plus curieuse qu’il tient ici le rôle du conservateur du musée d’histoire naturelle de New York (!). La palme revient néanmoins au prince des cabotins, le délirant Donald O’Brien, ici chasseur de fauves, et dont la seule présence à l’écran permet de chasser l’ennui qui parfois rôde.

Un film qui aura toutefois eu le mérite ( ?) de lancer la douteuse vague de la Cannibal-Sex ploitation, signe une nouvelle fois que d’Amato, même en pilotage automatique, aura eu une influence majeure sur le cinéma bis.

 

Chroniquer l’édition DVD et les potentiels bonii d’un tel film devient un exercice de style au vu de son caractère quelque peu spécial. Le seul intérêt étant la profusion de plans gynéco, on remerciera Néo Publishing de proposer une version uncut et regardable au niveau de la qualité de l’image, bénéficiant, qui plus est, d’une piste française indispensable pour savourer la misère des dialogues gonflés d’un doux relent colonialiste.

À l’international, ayant probablement senti le spectateur alléché par l’abondance de plans poils, les éditeurs s’en sont donnés à cœur joie à tel point qu’il deviendrait fastidieux de répertorier les éditions existantes. Signalons dans le lot l’existence d’un DVD visiblement de bonne facture chez Italian Shock. Si d’habitude, les jaquettes sont souvent utilisées pour survendre le produit, notons qu’ici, c’est exactement l’inverse. Face à l’absence totale de retenue de d’Amato dans ce qu’il filme, les éditeurs préfèrent même y aller d’illustrations plutôt prudes et mesurées par rapport à la réalité. Histoire probablement de ne pas risquer les foudres de la censure, les affiches ont donc gentiment rajouté un habillement à une Monica Zanchi esseulée au milieu d’assoiffés sauvages. Sachez, messieurs les éditeurs, que Monica vous remercie chaleureusement !

   

Une brouette d'éditions DVD internationales




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