LA CASA SPERDUTA NEL PARCO (The house on the edge of the park)

 

Réalisateur : Ruggero Deodato

Casting : David Hess, Annie Belle, Christian Borromeo, Lorraine De Selle, Giovanni Lombardo Radice

Année : 1980



Section Sexploitation



     

Véritable huit clos, la casa sperduta nel parco est considéré comme un des fleurons du genre Horreur – Sexploitation. Si le film a longtemps trainé une réputation de film ignoble en étant interdit en Australie et au Canada et réservé aux plus de 18 ans dans les autres, une vision actuelle du film oblige toutefois à relativiser cette réputation sulfureuse qui lui colle à la peau et qui a perdu de son impact avec le temps.

Magnifique affiche italienne d'origine

Reprenons depuis le début, 2 individus accessoirement violeurs et tueurs à leurs heures perdues se font invités à une soirée organisée par quelques bourgeois New Yorkais et finiront par transformer la fête en cauchemar pour les hôtes. Sur un canevas aussi simple, Ruggero Deodato a créée une ambiance basée sur la montée de la violence et l’attente de l’horreur inévitable tout en réussissant à en montrer le moins possible mais en laissant croire que le pire est à venir. Là est son succès, car il faut reconnaître que de gore il n’y aura point mais que tout le sel repose sur l’ambiance malsaine et ambigue qui s’instaure dans cette maison entre les invités et les hôtes.

Le film flirte plus avec les relations SM qu’entretiennent les personnages entre eux qu’avec de l’horreur à l’état brut ce qui permet d’en accroître le propos. Deodato apparaît ici comme un réalisateur assez fin et assez éloigné du portrait qui est habituellement fait de lui. Les gouttes de sang sont rares et la véritable torture y est plus psychologique que physique.

Le scandale crée autour du film tenait cependant autour de l’atmosphère sexuelle qui régnait dans le film et sur ce point par contre, le temps n’a absolument pas amoindri l’impression laissée. Le point d’orgue étant la relation qui semble unir David Hess et Annie Belle alternant tout au long de l’histoire entre la séduction, le viol et la violence et qui permet à l’actrice italienne d’exprimer tout son potentiel érotique autrement qu’en se déshabillant gratuitement. Si David Hess ressort logiquement comme le personnage principal du scénario par sa personnalité, Annie Belle en constitue son parfait alter ego féminin en plus vicieuse et finalement plus tordue comme le démontrera la fin du film.

   

                                                                          David Hess                                                                                     Annie Belle

Deodato réalise ainsi le parfait contre exemple de Cannibal Holocaust où la primeur est cette fois donnée aux rapports psychologiques entre les personnages et la tension qu’ils génèrent et non l’inverse qui sous tendait le pitch de Cannibal Holocaust.

Si le film est parfaitement réussi dans la retranscription de l’ambiance voulue, il souffre toutefois de défauts inhérents à sa construction. Le concept du huit clos étendu sur 1h30 ne permet aucune faille dans le scénario, force est de reconnaître que certains temps morts apparaissent de temps à autre, Deodato ayant parfois du mal à enchaîner de façon linéaire la montée en puissance du film et commet certainement l’erreur de focaliser de façon trop évidente l’histoire autour de David Hess en omettant totalement d’autres relations parfois plus intéressantes comme celle de Christian Borromeo et d’Annie Belle.

 

En outre, le personnage de Giovanni Lombardo Radice est le véritable point faible du film. L’acteur n’ayant ni le charisme ni le talent de David Hess, il peine à soutenir la comparaison avec ce dernier et fait souvent plus pédaler le déroulement de l’action qu’il ne l’aide. Ses relations avec Lorraine De Selle, pour qui le problème est le même vis-à-vis d’Annie Belle, reste le point noir du film.

Passés ces deux défauts mineurs, le film reste très intéressant et constitue une pièce assez rare dans le genre. En opposition avec les codes de l’époque, Deodato n’hésite jamais à sortir des sentiers battus à proposer un canevas toujours surprenant qui soulève des questions plus profondes qu’elles n’en ont l’air sur les motivations des protagonistes et leur comportement face à la violence de toute sorte.

Quant au scénario lui-même, s’il semble parfois présenter des trous béants, c’est bien évidemment un leurre au vu du twist final qui explique l’essentiel des curiosités croisées au détour de l’histoire.    

HESS - BELLE : Le face à face du film

Cela devient une habitude, mais impossible de ne pas souligner le superbe travail de Neo Publishing sur son édition avec une copie de film convenable en dépit de quelques sautes notamment sur le générique et de quelques problèmes de post synchro dans la VF. A coté, on a droit à un commentaire audio de Deodato et à un reportage sur le film. Du classique chez Neo qui continue pour notre bonheur à bétonner ses éditions.


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