INCUBO, SULLA CITA
CONTAMINATA (
Distribution : Hugo Stiglitz, Laura Strotter, Mel Ferrer, Francisco Rabal, Maria Rosaria Omaggio
Année : 1980
L’ennui avec cet Incubo, c’est que l’on ne sait pas par quoi commencer tant le film dégage les parfaites effluves de la daube fumante. Les sujets sont innombrables et vont du jeu quasi nihiliste des acteurs à un scénario à mi-chemin entre la vision apocalyptique de l’humanité et le torchon post beuverie rédigée par une bande d’ivrognes.
Pour commencer, difficile de dissocier Incubo de son duo magistral d’acteurs qui porte à bout de bras son histoire : place aux artistes Hugo Stiglitz et Laura Strotter, véritable réincarnation du couple Richard Burton – Liz Taylor, le ridicule en plus.
Hugo Stiglitz dans Incubo
c’est un peu José Bové à la place de Belmondo dans Peur sur la ville ou le
Marginal, c'est-à-dire une régalade à lui tout seul. Qu’il soit énervé,
triste ou joyeux, Hugo n’a qu’une seule expression qui le fait en permanence
passer pour un membre des teletubbies.
Censé joué les grands reporters en pleine apocalypse, Hugo
promène son look de vieux paysan avec la hargne d’une limace, semblant à peu
près aussi concerné par ce qu’il joue que par le plat de frites qu’il a du
bouffer la veille.
L’artiste qui l’accompagne porte le doux nom de Laura Strotter, alter égo parfait du magicien du jeu qu’est Stiglitz. Notre brave Laura, passe l’essentiel de son temps à hurler comme une truie dès qu’elle aperçoit un mort vivant, ce qui rend vite l’atmosphère insupportable au vu du nombre de créatures qu’elle croise. Entre deux couinements, elle se recoiffe très souvent car c’est important l’apparence dans la vie, même en pleine catastrophe. A part ça, elle crie, pleure, hurle, chiale dans l’indifférence générale y compris celle de Stiglitz qui donne parfois l’impression de vouloir lui foutre son pieds au cul au vu de sa tronche particulièrement lasse.
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Un document d'archive : Laura Strotter ne crie pas et ne pleure pas | Mel Ferrer se retient de rigoler ! |
Entre ces deux lascars, il ya peu de place pour les autres.
Mel Ferrer et Francisco Rabal errent au milieu du désastre dans l’attente de
leur chèque, le comble étant atteint avec Ferrer en général de l’armée qui se
retient visiblement de rigoler à chaque réplique alors qu’on lui annonce
l’arrivée de l’apocalypse. Francisco Rabal cachetonne de façon professionnelle
et profite d’une scène gratuite où le réalisateur lui donne l’occasion de
palper les loches de Maria Rosaria Omaggio, corvée somme toute acceptable.
Francisco Rabal n'est pas venu pour rien
Autour de cette brochette de stars, Lenzi leur a servi une histoire au diapason avec pour tout scénario, des morts vivants sortis d’un avion et bouffant tout sur leur passage. Si Umberto Lenzi n’a jamais été le roi de la finesse ou un réalisateur hors pair, il nous a quand même habitué à mieux que ce carnage en règle. À sa décharge, difficile toutefois de broder 1h30 autour d’un script fondé autour d’une seule chose : des gens courent pour échapper à des guignols déguisés en morts vivants à coups de truelles.
Au-delà de ce concept ma fois fort passionnant, Lenzi nous
gratifie, sans doute pour éviter de s’endormir sur le plateau, de quelques
morceaux de bravoure véritables œuvres d’art au royaume de
Ces braves se rappellent également qu’en plus d’être des
morts vivants, ils n’en restent pas moins des hommes, témoin leur forte
propension à mettre leurs victimes féminines les seins à l’air avant de les
massacrer : une ruse sans doute.
Last but nos least, comment passer sous silence l’abominable
twist final qui ferait passer celui de Saw
pour un épisode des bisounours. Pratique l’excuse du cauchemar quand on se rend
compte que le scénario que l’on a pondu est une merde sans aucune logique.
Impossible également de passer sous silence les quelques
dialogues mythiques sur la dérive urbaine du monde, tentant vainement de nous
faire croire que l’apocalypse viendra de la folie constructive des hommes. Un
pseudo discours écolo sans queue ni tête qui fait basculer définitivement ce
film dans la catégorie des ratages ultimes. Mine de rien, ce nanar a torpillé
pour de bon la carrière il faut dire déjà bien pouilleuse de leurs interprètes.
Lenzi s’en sortira in extremis en enchainant vite fait avec Cannibal Ferox histoire de faire oublier
au plus vite cette misère. Manque de bol pour lui, cette bousasse demeure
pourtant l’une de ses œuvres les plus connues : acte de pur masochisme ou
méconnaissance totale du cinéma bis ? mystère…
Un rayon de tendresse dans ce monde ignoble : la poitrine de Maria R.Omaggio
Inutile de s’attarder sur l’édition DVD sortie par
Néo : aucun bonus digne de ce nom à part une bande annonce qui préfigure
bien de ce que l’on va subir. Personne ne trouvera à s’en plaindre de toute
façon au vu du résultat final même si l’on vient presque à regretter un petit
commentaire audio de derrière les fagots histoire de rigoler une dernière fois.