EL JOROBADO DE LA MORGUE (The Hunchback of the morgue)
Réalisateur : Javier Aguirre
Casting :
Paul Naschy, Rosanna Yanni, Maria Perschy, Alberto Dalbes
Année : 1973
Section Horreur
![]() Paul Naschy ![]() Rosanna Yanni ![]() Maria Perschy ![]() Alberto Dalbes ![]() ![]() ![]() |
Deuxième collaboration directe entre Paul Naschy et Javier Aguirre (l’un à l’écriture et l’autre à la réalisation) après El Gran Amor del Conde Dracula (aka Cemetary Girls), el Jorobado de la Morgue s’avère être indiscutablement l’œuvre la plus puissante du duo espagnol. El jorobado est une double déclinaison des thèmes du bossu de notre-dame et du mythe de Frankenstein. Le film est construit autour de l’histoire de Gotho, bossu simple d’esprit dont le désespoir après la mort de sa bien-aimée le conduira à servir les desseins d’un savant fou, le Docteur Orla. Le personnage de Gotho constitue ainsi le lien entre deux histoires à priori parallèles et qui finiront par se croiser, la première étant totalement axée autour du bossu et de sa vie au sein d’un village allemand alors que la seconde décrit les forfaits de ce savant et les hésitations qu’ils engendrent sur son assistant et l’épouse de ce dernier. Les deux récits sont somme toute assez inégaux. Les méandres
psychologiques de l’assistant du docteur Orla et de son épouse jouée par À l’inverse, la partie orientée autour de Gotho est un véritable régal. Décrivant tout d’abord le rejet dont est victime le bossu de la part des habitants (la scène du bar dans laquelle Gotho caché derrière la vitre regarde les clients boire est à cet égard symbolique) et les sévices qui lui sont infligés, le canevas du film est posé. Le fondement de l’histoire est également très vite présenté dans ce qui constituera probablement les moments les réussis et les plus touchants du film, à savoir l’amour de Gotho pour une jeune femme malade en passe de mourir et la seule à voir en lui autre chose qu’un monstre. Naschy trouve le ton parfait pour interpréter ces scènes sans jamais trop en faire et alterne entre le désespoir et la folie de son personnage avec un parfait équilibre. La scène des fleurs dans la cour de l’hôpital est probablement une des plus belles que l’on ait vue dans le cinéma de genre. La mort de la dulcinée fait basculer le film vers un coté plus fantastique avec les meurtres commis par le bossu et servant aux expériences délirantes du médecin. Là aussi, autant ces dernières ne constituent pas les meilleurs moments en raison notamment de la faiblesse des moyens qui rendent assez obsolètes les aspects gore, autant les scènes avec un Naschy exécutant les pires œuvres dans l’espoir de voir son amie reprendre vie sont puissantes. Plus discutable est la rencontre du bossu avec Rosanna Yanni et la liaison amoureuse qui s’en suit paraît peu crédible et semble plutôt ressortir d’une facétie de Naschy à l’écriture, ce dernier ayant peut être voulu se faire plaisir gratuitement. A l’exception d’une scène sur les toits qui rend hommage au bossu de Notre-Dame, la relation entre les deux charge un peu trop la barque dans son coté romantique et ne sert qu’à ravir le spectateur tout heureux de pouvoir profiter de la présence de la belle actrice. La présence de Rosanna Yanni et son amour pour le bossu témoigne d’ailleurs de ce qui semble être un des défauts principaux de Naschy, un égo parfois surdimensionné. Naschy a souvent eu tendance en effet à se rédiger des rôles dans lesquels il se présente généralement il tombe l’essentiel du casting féminin et où il interprète des personnages de grand courage et d’une profonde honnêteté. Si le bossu ne fait pas exception à la règle, reconnaissons que Naschy portait également la plupart du temps ses films sur ses épaules (comme on le voit ici) et que sa présence, même exagérée ou romancée, se traduisait en général par une amélioration de la qualité du film (l’Exorcismo de Juan Bosch en représente une bonne illustration). En résumé, un film qui n’est pas exempt de défauts dans sa construction assez déséquilibrée mais qui dégage une telle émotion et un tel romantisme qu’il en parait superbe et qu’il reste au final gravé dans les mémoires de chacun. L’édition allemande présentée par Anolis est au diapason.
Réalisée sous la forme d’un livre, cette véritable pièce de collection (son
prix en atteste !) est un bijou tant dans son contenu que dans sa forme. D’un
commentaire audio à des interviews et reportages en passant par des trailers,
un livret superbe et une version habillée de
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