EXORCISMO  (Exorcism, Le Notti di Satana)

Réalisateur : Juan Bosch

Casting : Paul Naschy, Maria Perschy, Maria Kosty, Grace Mills

Année : 1975

Section Horreur

 


P.Naschy, M.Perschy, M.Kosty et G.Mills




Maria Perschy


Paul Naschy et Maria Kosty




 



Selon le principe fondamental qu’un succès retentissant se doit d’être suivi de pseudo-suites, de faux remakes ou d’inspirations plus ou moins lointaines, les années ayant suivi la sortie de l’Exorciste de William Friedkin ont vu se multiplier avec plus ou moins de succès les déclinaisons sur le thème de la possession.

Le cinéma bis ne faisant pas exception à la règle bien au contraire, c’est avec abondance que les « exorciste look alike » ont fleuri avec dans le lot cet Exorcismo, version espagnole du genre réalisé par Juan Bosch en 1975.

Ouvrons toute de suite la polémique. Si le film reprend les principales caractéristiques de celui de Friedkin (jeune fille possédée, désarroi de sa famille et combat d’un prêtre pour la libérer), Paul Naschy auteur du scénario a toujours prétendu l’avoir écrit avant le livre originel de William P.Blatty. Naschy le précurseur du genre ou affabulateur, la vérification étant difficile pour les vulgaires spectateurs que nous sommes, nous laisserons ici la polémique pour nous concentrer sur ce qu’apporte cet Exorcismo au genre.

Si Naschy a raison, il faut reconnaître que les ressemblances sont alors troublantes tant les points communs entre les deux films sont nombreux. Au de là du canevas de base, les mêmes traits de caractères sont ici repris, de la mère perturbée par la mort de son mari, à sa fille en pleine crise d’adolescence jusqu’au prêtre à la foi indéfectible, tout concorde y compris dans l’enchaînement des scènes. Juan Bosch décrit ainsi patiemment la montée du trouble chez la jeune femme, la perplexité de sa famille avant le recours à la religion, puis l’exorcisme final.

La seule originalité tient dans la description assez pittoresque voire caricaturale que Bosch (ou Naschy) dépeint de la jeunesse post soixante huitarde). Si Blatty avait l’intelligence de ne fonder sa possession sur aucun fait fondateur, Bosch lui n’hésite pas à utiliser un accident la route et l’utilisation de drogues au cours de soirées hippies pour expliquer le changement de comportement. Faisant même le lien avec la magie noire, il décrit ainsi de façon plutôt maladroite une jeunesse débauchée dont les troubles mentaux seraient la punition. Les doutes sur la foi et les convictions ébranlées qui faisaient le ciment du livre de Blatty sont ici totalement balayées et amenuisent sérieusement l’impact du propos. Où l’Exorciste réussissait à rendre son histoire si réaliste et effrayante par la banalité des gens concernés, Exorcismo préfère verser dans la morale puritaine, inutile et inoffensive.  

Bis oblige, notre jeune demoiselle se livre sous l’effet du démon à des orgies sexuelles à tendance lesbienne qui, si elles ravissent les détecteurs d’actrices nues, n’apportent franchement rien au film et semblent là essentiellement pour satisfaire un quota de scènes sulfureuses.

La comparaison scénaristique ne tourne donc pas en faveur de Naschy et l’on se dit que s’il en est effectivement le premier auteur, Friedkin a au le nez creux d’adapter le livre de Blatty et non cette déclinaison des méfaits de la Hippie attitude.

La distribution est également et assez logiquement dans la même logique. Maria Perschy a beau être ravissante, elle peine à copier les tourments d’Ellen Burstyn. Grace Mills dans un de ses rares rôles s’en tire honorablement mais, trop âgée, ne dégage pas le trouble lié à la jeunesse de Linda Blair. La palme de l’honorabilité revient indiscutablement à Paul Naschy parfois monolithique mais globalement bien en ligne avec son personnage de prêtre à l’esprit ouvert et de grande foi. Naschy reste sobre et tient le film sur ses épaules en dépit d’un caractère un peu trop schématique. Son personnage semble parfois trop sur de lui et ne reflète pas les interrogations si importantes que subissaient les prêtres de Friedkin.

Dans tous les cas de figure, Exorcismo souffre d’un manque d’ambigüité qui donnait toute sa puissance à l’Exorciste.

Le film reste néanmoins un bon produit dans son genre. Loin du ridicule dont se sont parfois affublées certaines inspirations (en dépit d’un manque de moyens évident) mais également loin du chef d’œuvre de Friedkin, Exorcismo est un film intermédiaire qui se regarde sans ennui mais sans passion.

Pour un produit standard, BCI sort pourtant une très belle édition uncut fleurie de suppléments. Ouverture alternative, interviews, bande annonce, tout est disponible pour approfondir sa connaissance du film. Une version habillée des scènes érotiques est également présente afin de démontrer la puissance de la censure et du puritanisme dans l’Espagne de Franco. Une édition presque plus intéressante que le film en lui-même.

L'Edition BCI

   

Une autre édition Zone 1 et une édition espagnole

Les deux sont nettement inférieures en terme de contenu à la version BCI



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