AENIGMA
Réalisateur : Lucio Fulci
Casting : Lara Naszinsky, Jared Martin, Kathi Wise
Année : 1987
Section Horreur
Triste de constater la lente déchéance d’un réalisateur culte. Peu de temps avant sa amort, le bon Lucio nous gratifiait d’un dernier film pathétique dans lequel il ressasse quelques uns de ses thèmes favoris (l’au-delà, la possession, la vie après la mort) sans aucune imagination et visiblement au bout du rouleau.
A l’image d’un Dario Argento avec Card Player, Fulci semble totalement sur la gente avec cet AENIGMA, vague pompage de Suspiria et de la grande menace, qui présente tous les mauvais cotés du bis années 80 : Musique cramoisie à peine digne de Modern Talking, effets spéciaux pouilleux et actrices à la limite du pitoyable choucroutée jusqu’à la trogne et dont la moindre réplique censée être sérieuse déclenche l’hilarité générale au vu de leur tronche.
Actrices et acteurs ridicules !
Le pire dans tout cela est la vaine tentative de Fulci
d’essayer de faire à son histoire avec un sérieux papal alors que tout concourt
à
En panne de talent mais également d’idées, Fulci place une histoire mal fagotée dans un pensionnat de lycéennes (jouées par des actrices oscillant entre 25 et 30 ans) et hanté par l’esprit d’une malheureuse dans le coma après avoir subi les brimades de vilaines camarades.
Erotisme et sexe de bazar : les deux mamelles du bis
Essayant de fourguer à tous prix tous les poncifs du genre, Fulci s’embourbe dans une histoire déjà vue 100 fois et plombée par la nullité des actrices censées porter son scénario.
Yeux rouges façon photoshop, statue possédée et incrustation de l'esprit sur une affiche de Top Gun : Châpeau bas maître !
En catalogue, on a droit en vrac à une vieille folle, évidemment sorcière à ses heures perdues, à un bataillon de pouffes qui ne pensent qu’à se faire bourrer entre deux séances de gym tonic et à fumer en douce dans les piaules, une laideronne assaillie en raison de son physique ingrat (elle n’a pas de permanente la conne !), un psychiatre qui se tape sa cliente après une conversation de 24 secondes dans la rue, n’en jetez plus !
La déchéance de Fulci fait peine à voir. L’homme qui a réalisé de purs chefs d’œuvre comme A Lizard in a woman’s skin et l’éventreur de New York, véritables bijoux d’ambiguité et d’intelligence, le réalisateur qui réussissait avec des scénarios faméliques à faire passer une ambiance ésotérique dans L’au-delà ou Frayeurs, est ici au bout du rouleau et ressemble à un tacheron pour teen movie du samedi soir.
Exit les actrices superbes qui portaient ses films comme Florinda Bolkan, Anita Strindberg ou Alexandra Delli Colli, place ici à une meute d’inconnues dont l’embryon de carrière n’aura pas survécu à juste titre au massacre en règle.
La Belle Kathy Wise, la seule à échapper au carnage
Le comble du pitoyable sera atteint par les ricanements (maléfiques ?) de la comateuse sur son lit après chaque méfait sous les yeux goguenards des médecins.
Un petit rire façon fantomas : rien de tel pour foutre les jetons !