LA CODA DELLO SCORPIONE (La queue du scorpion)
Réalisateur : Sergio Martino
Casting : George Hilton, Anita Strindberg, Ida Galli, Alberto de Mendoza, Luigi Pistilli, Janine Reynaud
Année : 1971
Section Giallo
![]() George Hilton ![]() Ida Galli ![]() George Hilton et Anita Strindberg ![]() Alberto De Mendoza ![]() ![]() |
La grande différence entre Sergio Martino et la flopée de réalisateurs plus ou moins talentueux ayant voulu surfé sur la vague du giallo tient dans le petit plus qu’apporte Martino à chacune de ses histoires. Un film de Martino n’est jamais véritablement ce qu’il semble être et réserve toujours des surprises et une réflexion plus fine qu’il n’y parait. La Queue du Scorpion entre parfaitement dans ce cadre avec son histoire en apparence classique et la patte de son réalisateur tant dans le fond que dans le style qui lui permet de sortir du lot particulièrement foisonnant en ce début d’années 70. Partant d’un thème ultra-classique (une compagnie d’assurance enquête sur la mort d’un riche homme d’affaires et soupçonne sa femme d’être à l’origine de cet accident), Martino le dynamise en utilisant ses techniques habituelles mais néanmoins particulièrement efficaces. Sur le fond, Martino comme à son habitude apporte l’ambigüité nécessaire à une telle histoire pour la faire ressortir du lot. De rebondissements en fausses pistes en passant par le désormais fameux changement d’héroïne cher au Psychose d’Hitchcock, le film est un bouillonnement permanent et maintient l’attention du spectateur constante. En véritable professionnel du genre, Martino glisse habilement tout au long de son récit des éléments qui jetant le trouble sur l’ensemble des personnages créant la confusion et le suspense, le film ne se dénouant véritablement que dans ses dernières minutes. Le passage de témoin entre Ida Galli et Anita Strindberg est également un choix judicieux entraînant durant toute la première partie du film le spectateur vers une fausse piste. Sur la forme, Martino fait du Lenzi en mieux et plus osé. En sus des habituels zooms, le réalisateur se lance dans des cadrages diaboliques (cf. la scène du commissariat filmée à l’horizontal) et des meurtres particulièrement graphiques (celui de Janine Reynaud en étant le meilleur exemple). Si ces fantaisies n’apportent fondamentalement rien à l’histoire, elles démarquent néanmoins le film d’un produit standard et démontrent que Martino est un indiscutablement un réalisateur plus soigné et moins besogneux que nombre de ses collègues. Bien qu’il ait parfaitement conscience de diriger un produit sur mesure, Martino prend plaisir à y apporter sa touche personnelle et démontre par la même le soin et l’affection qu’il portait à ce cinéma. La Queue du Scorpion bénéficie par ailleurs d’un casting de
choix et taillé sur mesure. Du pur bis mais version haut de gamme. George
Hilton endosse avec aisance le rôle de l’agent enquêteur entouré par un
excellent Alberto de Mendoza particulièrement trouble. Coté féminin, là aussi,
le choix s’avère impeccable avec deux héroïnes diamétralement opposées. D’un
coté, Globalement, la Queue du Scorpion symbolise à la perfection
ce qui a séparé Martino de réalisateurs tels que Lenzi. Si ce dernier s’est
très vite retrouvé embarqué dans une logique de tournage industriel à la chaîne
au détriment de la qualité, Martino, au moins à cette période, faisait preuve
d’une originalité qui le plaçait un cran au dessus de Un giallo de très bonne facture donc qui constitue une porte d’entrée intéressante pour tout néophyte souhaitant découvrir le genre. C’est un rituel agréable mais les félicitations tombent une nouvelle fois sur Néo Publishing qui garni son édition entre autres d’un commentaire audio de l’inévitable Ernesto Gastaldi et d’une interview de Sergio Martino. Le premier est riche en anecdotes sur les conditions de tournage avec en prime le franc parler de Gastaldi qui disserte surtout sur les codes du giallo et relativement peu sur le film lui même. Le commentaire reste néanmoins très intéressant connaissant le franc parler du bonhomme et son expérience énorme sur le cinéma de genre. L’interview de Martino est un modèle de modestie et d’humour de la part du réalisateur qui se considère comme un honnête professionnel sans plus et jette un regard très détaché sur son travail. Un des rares films dont l’édition française est supérieure à celles sorties dans d’autres pays.A noter l'existence d'une zone 1 chez NoShame beaucoup moins fournie. ![]() ![]() Edition NoShame Edition Néo Publishing |
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