MURDER OBSESSION (Follia Omicida)


Réalisateur : Riccardo Freda

Casting : Anita Strindberg, Stefano Patrizi, Silvia Dionisio, John Richardson, Laura Gemser, Martine Brochard


Année : 1981



Section Giallo






Stefano  Patrizi


Anita Strindberg


Silvia Dionisio


Anita Strindberg


Laura Gemser et Martine Brochard






La première impression qui ressort à la vision de ce Murder obsession est un sentiment mitigé lié à la difficulté de ce film de se situer sur un vrai créneau. Surfant en apparence sur les ressorts classiques du giallo, l’histoire dérive petit à petit vers des aspects oniriques qui donnent au film un aspect étrange et souffrant surtout d’un manque de choix évident dans les thèmes abordés.

L’histoire originale était en effet particulièrement riche en sujets troublant et en symboles (un homme perturbé psychologiquement car censé avoir tué son père étant enfant, retourne chez sa mère elle-même assez fragile) et Riccardo Freda semble s’être perdu devant tant de possibilités ouvertes.

De l’inceste potentiel aux maladies mentales en passant par les conflits familiaux, Freda bénéficiait de tellement de sujets qu’il a oublié d’en choisir quelques uns et a fini par se noyer dans l’ensemble. A vouloir surfer sur tous les thèmes, le réalisateur ne choisi jamais son angle d’attaque et livre ici un patchwork mêlant magie noire, folie et crimes mystérieux dans une sorte de fourre tout qui rend absent tout fil conducteur.

Dommage en effet de ne pas avoir plus exploité la ressemblance entre le père défunt et le fils (sosies dans le film !) qui permettait de rendre plus troubles les relations avec la mère. Même problème pour les troubles psychologiques du fils passés rapidement sous silence et pourtant source de développements intéressants. Quid des pouvoirs paranormaux du majordome sous entendus rapidement pour ne plus jamais être abordés ensuite ?

Les hésitations de Freda se retrouvent de façon encore plus marquée dans le positionnement des personnages dans l’histoire. Ne sachant jamais quelle importance donner à chacun, Freda accorde notamment une trop grande place au personnage de Silvia Dionisio, trop présent dans l’histoire et qui court circuite le vrai sujet, à savoir les relations Fils – Mère - Majordome.  

A la décharge de Freda, le personnage du fils souffre d’une interprétation catastrophique et à la limite du non jeu par Stefano Patrizi. L’acteur est tellement amorphe et transparent qu’il réussi à transformer son personnage, pourtant central, en simple figurant. Le déséquilibre du film vient en partie de cette énorme faiblesse. Face à cela, Anita Strindberg et Silvia Dionisio dans les rôles respectifs de la mère et de la petite amie en viennent fatalement à bouffer l’écran, ramenant, parfois involontairement, à elles l’ensemble de l’histoire.

Ce qui n’est pas dérangeant pour la première au vu de son importance dans le scénario l’est pourtant beaucoup plus pour la seconde, au départ simple personnage secondaire.

Au passage, si le film reste néanmoins regardable en dépit de ses défauts énormes, Freda le doit beaucoup à Anita Strindberg parfaite et dont le charisme permet de boucher les trous causés par l’absence de son alter égo filial.

Le reste du casting intègre une pure distribution de bis avec Martine Brochard (qui ne fait malheureusement que de la figuration) et Laura Gemser qui sert à attiser la jalousie de la mère et à remplir les quotas de plans à poils. A noter la curieuse présence d’Henri Garcin, acteur français peu rompu au genre et qui s’en sort assez honnêtement.

Outre ses errances narratives, Murder Obsession ne brille pas par l’opulence des moyens financiers mis à sa disposition. La misère des effets spéciaux entrevus au cours de deux scènes fait peine à voir et ne contribue pas à crédibiliser l’ensemble

Au final, Murder Obsession est plus une curiosité à réserver aux fans qu’un film à recommander au tout public. L’ensemble reste néanmoins regardable grâce à la présence d’Anita Strindberg qui démontre une nouvelle fois qu’elle n’est pas seulement agréable à regarder mais également capable de jouer très correctement. Silvia Dionisio, elle, est surtout agréable à regarder. La note sombre qui clôture le film peut elle aussi contribuer à améliorer l’impression d’ensemble.

Le caractère « particulier » du film est renforcé par la qualité douteuse de l’édition DVD disponible chez RaroVideo. Arborant fièrement une bannière Digitally Restored sur son front, le DVD en question est plus proche du rip de VHS que d’autre chose. Images sautantes, couleurs délavées, teintes qui tournent au rouge vif, tout y passe. Le tout est accompagné de deux pistes sonores sans sous titres, une italienne très convenable mais à réserver aux adeptes de la langue transalpine, et une autre anglaise carrément lamentable. Parfois inaudible et avec un doublage façon pub lessive, le calvaire est constant et n’aide pas à suivre les méandres psychologiques décris.

L’absence de simples sous titres sur la piste italienne, qui aurait résolu le problème, est d’autant plus incompréhensible que la version présentée est ici rallongée de scènes qui n’ont pas été doublées en anglais et qui sont donc insérées dans le film en version originale sous titrée !

En bonus, une interview du responsable des effets spéciaux qui a le mérite de la franchise, le bonhomme reconnaissant le caractère lamentable de son travail sur le film et admettant s’être fait incendié par Freda au vu du résultat. Honnête et étonnant, cet aveu constitue une curiosité de plus.


Captures




 




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