GIRL IN ROOM 2A (La Casa Della Paura)

 

Réalisateur : William L.Rose

Casting : Daniela Giordano, Raf Vallone, Rosalba Neri

Année : 1973

 

Section Giallo  



   




Daniela Giordano


Une secte dangereuse


Raf Vallone


Rosalba Neri & Daniela Giordano



Parmi les innombrables charmes offerts par le cinéma bis figure celui de déterrer des pièces totalement oubliées et quasi-introuvables à ce jour. Girl in room 2a (ou La Casa della paura) entre dans cette catégorie et comble de joie l’amateur quand celui-ci réussi à mettre la main dessus. Passée cette sensation agréable éprouvée par l’acquisition d’une rareté, vient le moment plus difficile de la critique objective.  Comme souvent en pareil cas, la déception est grande en comparant les efforts déployés pour dénicher le film et les qualités que celui-ci propose.

Réalisé par William L.Rose dont ce fut le troisième et dernier film, Girl in room 2a fait partie de ces bizarreries à mi-chemin entre le nanar et l’objet difficilement identifiable. Si son synopsis présente à la base toutes les caractéristiques du parfait giallo (une jeune fille hébergée dans un hôtel est témoin de mystérieux événements qui l’amèneront à enquêter elle-même sur une étrange secte), le film souffre d’un déficit aigu de réalisation. Si le brave William L.Rose fait illusion dans des scènes dites psychologiques ou de transition, il n’en est malheureusement pas de même dès que l’action est censée accélérer quelque peu. Doté d’un talent contestable et de tics de réalisation qui semblent provenir des années 40, le dénommé William L.Rose transforme son giallo en une enquête au dynamisme proche d’un Maigret version Jean Richard. Le bougre n’est pas aidé par une musique frisant le ridicule et donnant presque des airs de cinéma muet aux rares scènes dynamiques du film. On comprend ainsi aisément que ce réalisateur retombé aussitôt dans l’oubli n’ait pas eu de deuxième chance.

La curiosité de ce Girl in room 2a est également liée à son scenario, étrange dans tous les sens du terme. Surfant visiblement sur la vague des sectes version Rosemary’s Baby, l’histoire est fondée sur les agissements d’une secte aux motivations mystérieuses et dont les agissements consistent à punir les personnes détournées du droit chemin. Le chemin en question reste toutefois en suspension durant tout le film tant les explications sont pour le moins succinctes et laissent possibles toute interprétation. Si le mystère qui en ressort n’est pas très gênant (on peut même le considérer comme une volonté de laisser certains éléments inexpliqués), on ne peut néanmoins s’empêcher de penser qu’il résulte plus d’un bâclage en règle de l’histoire que d’une marque désirée. La façon dont l’histoire se termine semble confirmer cette thèse avec un enchaînement de scènes sans grand sens et dont l’objectif majeur semble de faire tenir le film dans sa durée initialement programmée. Globalement, c’est même l’ensemble du scénario qui est bancal tant l’histoire avance au rythme de découvertes improbables permettant d’arriver au dénouement de façon plus que douteuse.

Girl in room 2a tient plus du thriller paranormal que du giallo (l’identité des meurtriers n’étant jamais cachée) même si certains fondamentaux sont bien présents tels que la persécution de jeunes filles, une héroïne lancée dans une enquête, un érotisme latent et une révélation finale. 

Evidemment, à ce moment de la critique, on semble se diriger vers du nanar en tube haute catégorie mais cela serait oublier l’atout majeur de ce film, à savoir son actrice principale, la sublimissime Daniela Giordano. L’actrice, dont la présence en tant que rôle principal reste relativement rare, occupe ici l’essentiel des scènes et réussi à capter l’intérêt du spectateur par sa seule présence. S’il faut reconnaître un seul mérite à William L.Rose, c’est bien celui d’avoir compris que son métrage ne s’en sortirait que par une exposition maximale de son actrice. Partant de là, on savoure la belle exposée sous toutes les coutures jusqu’à oublier ce qui se passe à l’écran. Pour le reste de la distribution, rien de fondamental si ce n’est l’apparition de la non moins jolie Rosalba Neri mais dans un rôle peu exposé, la présence étonnante de Raf Vallone venu visiblement payé quelques dettes et des plans classiques de Karin Schubert qui dans une prestation de 3 minutes réussi à caser quelques plans nichons prévus dans son contrat.

Girl in room 2a reste donc un film d’une valeur objective faible à réserver aux fans du genre qui souhaitent avoir une vue exhaustive du genre et aux inconditionnels de Daniela Giordano. Cette restriction est renforcée par la rareté du film. Aucune édition DVD n’est connue à ce jour. Certains sites de ventes par correspondance proposent une VHS US

Pour les fanatiques, on peut également recommander (s’il existe encore) le précieux site Midnight Video qui commercialisait jusqu’à il y a peu le film dans une édition particulière : un rip de VHS en langue anglaise avec sous titres japonais dont la taille mange un tiers de l’écran. Inutile de dire que, là aussi, l’objet s’adresse aux aficionados du genre. 

Au vu de la qualité plus que douteuse du film, il est à craindre qu’aucune édition DVD sérieuse ne sorte à court terme et que ce rip ne constitue toujours qu’un des rares moyens de découvrir ce fond de catalogue bisseux.



Captures








Pour en savoir plus :

Accès à la section spéciale Daniela Giordano



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