CASA D'APPUNTAMENTO (French Sex Murders)

 

Réalisateur : Ferdinando Merighi

Casting : Evelyn Kraft, Robert Sacchi, Rosalba Neri, Howard Vernon, Anita Ekberg, Barbara Bouchet

Année : 1971

 

Section Giallo


     





Robert Sacchi


Rosalba Neri


Evelyn Kraft


Anita Ekberg


Howard Vernon


Barbara Bouchet (à gauche...)





Robert Sacchi & Rosalba Neri

Tweeky Online s’attaque ici à un cas particulièrement à traiter en la personne de ce French Sex Murders réalisé par l’illustre Ferdinando Merighi en 1971.

A la base, ce giallo (ou en tout cas présenté comme tel) s’apparente à un produit estampillé Eurosleaze pur et dur et suscite l’envie du bissophile affamé face à un déferlement annoncé de meurtres odieux et sanglants, d’actrices belles et nues livrées au sadisme d’un monde d’hommes pervers, bref un véritable défouloir à pulsions comme sait en produire l’industrie de l’époque.

Après une première vision, force est de reconnaître qu’en terme de défouloir, on est plutôt servi mais pas forcément dans le sens espéré.

Ce French Sex Murders se révèle être un objet non identifié dans lequel le tout se mélange au n’importe quoi. Concu à l’origine comme ce qui s’apparenterait à un giallo (des prostituées travaillant dans le même club sont victimes d’un tueur mystérieux), le film dérive dans toutes les directions flirtant avec le polar et surtout avec le fantastique dans des séquences qui non contentes de friser le ridicule s’avèrent être totalement inutiles. En essayant visiblement de brouiller les pistes quant à l’identité du tueur, le scénario part dans des directions insensées pour s’en échapper aussi sec donnant à l’histoire un aspect des plus décousue.

Sans rien révéler à l’histoire (dont les soubresauts restent de toute façon difficilement descriptibles), signalons simplement qu’on oscille au gré des minutes entre une ambiance cabaret parisien, un faux coupable qui finira décapité et dont la tête servira à un savant fou pour expérimenter des théories sur la vie après la mort (!), des histoires de coucheries entre pensionnaires d’une pseudo maison close et un sosie d’Humphrey Bogart enquêtant au milieu de ce bordel. 

Ce fameux sosie de Bogart interprété par Robert Sacchi dont toute la carrière (modeste) n’aura eu de sens qu’au vu de cette ressemblance troublante rajoute une couche d’étrangeté à l’ensemble. Observer ce look alike de bogart déambuler en imperméable au milieu d’Evelyn Kraft ou de Rosalba Neri et grommeler des répliques incompréhensibles dégage une impression curieuse un peu comme si Franck Duboscq faisait irruption dans un Bergman avec un lance flammes à la main. Véritable objet de curiosité, cet acteur phagocyte finalement une bonne partie du film tant par son incapacité à incarner un vrai rôle que par sa pathétique volonté de tenter d’imiter Bogart non seulement physiquement mais également dans le jeu le rendant plus proche d’un clown que d’un acteur.

Au-delà du cas particulier de Sacchi (dont la ressemblance avec Bogart en faisait l’atout marketing majeur du film, c’est dire), le reste de la distribution apparaît également iconoclaste. Entre la jolie mais inoffensive Evelyn Kraft, Une Rosalba Neri qui pour une fois n’interprète pas une ordure nymphomane, Anita Ekberg qui cachetonnait pour combler une carrière en brasse coulée et Barbara Bouchet qui elle restait fidèle à un rôle mettant plus en valeur la couleur de sa culotte que son talent, difficile de trouver un semblant de cohérence et d’instaurer une ambiance.

Par-dessus le marché, pour corser le tout, les producteurs ont eu l’idée « géniale » d’offrir un rôle de savant illuminé à l’inénarrable Howard Vernon, prince du cabotinage et de la grimace.

La prestation du bougre (qui semble toujours sur le point d’éclater de rire en pleine prise) plombe définitivement l’ambiance glauque et érotique recherchée par le réalisateur pour transformer le film en foire aux monstres.

Hypnotisé par un tel spectacle, l’histoire s’en trouve reléguée au second plan et s’achève dans un maelstrom d’incohérences scénaristiques qui visiblement n’étaient pas la préoccupation majeure des auteurs. Obnubilés par la présence du faux Bogart et filmant Paris comme un cliché des années 20 (cigarettes, femmes lascives et monuments en arrière plan), le réalisateur dont ce fut le dernier délit en oublie totalement son sujet, filme mollement quelques plans nichons mentionnés dans le cahier des charges, enchaîne deux scènes d’action même pas dignes des Brigades du Tigre et déverse à la va vite dans les 10 dernières minutes le saut d’hémoglobine qu’il avait oublié d’utiliser jusque là.

Oubliées donc les nombreuses jaquettes volantes du film qui faisaient miroiter des scènes de sexe et de gore à profusion pour faire place à un film qui ne ressemble pas à grand-chose et qui mélange les genres de façon parfois incompréhensible. Au-delà, il ne reste que des actrices agréables à regarder ce qui constitue un point de satisfaction somme toute assez mince.

Edition DVD

Mondo macabro sort l’artillerie lourde avec une édition grand luxe qui fait place à des scènes alternatives et supprimées, un documentaire passionnant sur Dick Randall producteur émérite du cinéma de genre, des photos d’archives et des bandes annonces diverses et variées. Le tout s’avère bien plus intéressant que le film même si le travail consacré à un tel film peut paraître étonnant, Mondo Macabro respecte en tout cas à merveille son statut de chercheur et de restaurateur de pièces rares. 

 

Edition Mondo Macabro


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