BALLS OF FURY

 

Réalisateur : Robert Ben Garant

Casting : Dan Fogler, Christopher Walken, Maggie Q, George Lopez, James Hong

Année : 2007


          














Randy Daytona, ex petit prodige de ping pong dont la carrière s’est arrêtée à l’âge de 11 ans après avoir été humilié aux jeux olympiques de Séoul, mène une vie minable partagée entre sa passion pour Def Leppard et ses participations à des spectacles minables pour gagner sa vie.

Son destin va alors basculer avec l’arrivée d’un agent du FBI lui proposant de l’aider à capturer Feng, mystérieux criminel asiatique. Pour ce faire, Randy Daytona devra redevenir un champion afin de participer au dangereux tournoi clandestin organisé par le diabolique Feng. 

En dépit d’un succès mitigé au box office américain et de critiques en demi-teinte, Balls of fury s’avère être une des comédies les plus jouissives de ces dernières années.

Réalisé dans un pur esprit South Park, Balls of Fury est une parodie de l’ensemble des films à caractère sportif fondé sur le dépassement de soi et la rédemption par l’effort. Le film repredn ainsi tous les clichés du genre en les dévoyant, de la déchéance de son héros jusqu’à son triomphe final en passant par l’inévitable entraînement qui lui permettra de redevenir le champion qu’il était et au cours duquel il rencontrera l’amour.

Evidemment, ici tout est dévoyé et prétexte à un détournement massif des règles du genre. Randy Daytona est un héros qui s’avère être un loser, flemmard et gras comme un moine dont le seul intérêt dans la vie réside dans la musique de Def Leppard. Son mentor, un vieux maître chinois est déjanté et aveugle et distille son entraînement par le biais de sa fille accessoirement bombe atomique. Le diabolique Feng, croisement improbable entre le colonel Kurtz d’Apocalypse Now et Dr No, se déplace en pousse-pousse royal, vit dans un camp retranché protégé par une armée de sbires et par une femme garde du corps lanceuse de fléchettes empoisonnées.  

Mais au-delà de son aspect parodique, une des clés de la réussite du film réside dans ses délirantes parties de ping pong où adversaires furieux et coups de mammouths filmés en bullet time se succèdent. Dans un portenawak général, Daytona envoie des frappes de dinosaures à la face d’une fillette de 10 ans qui se vengera à coups de tatanes dans les burnes, Maggie Q, tétons en avant, explose trois adversaires à la fois tout en répondant au téléphone.

Balls of Fury bénéficie d’un casting en acier qui colle parfaitement à son ambiance déjantée avec une mention particulière à Dan Fogler impayable dans le rôle de Randy Daytona et Maggie Q parfaite en reine de la raquette habillée ras l’abricot. La seule petite déception concerne contre toute attente un Christopher Walken en dedans dans son rôle de Feng qui lui permettait pourtant de faire n’importe quoi et pour lequel il reste beaucoup trop sobre.   

Du pur délire qui s’apprécie néanmoins dans un état d’esprit particulier. A l’image de la contemplation du Chazz Michaël Michaëls de Blades of Glory patinant sur Stroke me de Billy Squier, le spectateur français lambda risque d’être en effet un peu froid devant des parties qui débutent au son de Rock of Ages ou face à une reprise générale de Pour some sugar on me de Def Leppard. L’esprit franchement américain qui se dégage du film devrait lui jouer des tours lors de sa future sortie en France, si toutefois celle-ci doit arriver un jour… 

Mais même si le film ne devait bénéficier que d’un Direct to DVD, le seul conseil utile est de se ruez dessus, c’est autrement plus drôle que le lamentable Bande de sauvages qui a pourtant bénéficié d’une belle sortie nationale chez nous pour un bide totalement mérité.